Les Testaments

41s7hg7xzul._sx195_

Titre : Les Testaments

Autrice : Margaret Atwood

Biographie : Margaret Atwood est née à Ottawa en 1939, elle est connue pour être l’autrice de La servante écarlate, publié en 1987 et adapté à la télévision en 2017. Le prix Arthur C. Clarke lui a été décerné pour ce roman. En 1961, elle est diplômée en arts au collège Victoria à l’université de Toronto. Elle reçoit un prix pour son recueil de poème Double Perséphone et est diplômée en 1962 avant de continuer des études à Harvard. Margaret Atwood a également écrit Alias Grace en 1996 et qui a été adapté en minisérie en 2017 et récemment l’autrice a publié Hagg-Seed. Margaret Atwood a également inventé et développé le LongPen qui est un dispositif informatique d’écriture à distance. Elle est également la cofondatrice de Syngrafii, la compagnie qui produit et vend les produits technologiques de LongPen.

Résumé : Quinze ans après les événements de La Servante écarlate, le régime théocratique de la République de Galaad a toujours la mainmise sur le pouvoir, mais des signes ne trompent pas : il est en train de pourrir de l’intérieur.
À cet instant crucial, les vies de trois femmes radicalement différentes convergent, avec des conséquences potentiellement explosives. Deux d’entre elles ont grandi de part et d’autre de la frontière : l’une à Galaad, comme la fille privilégiée d’un Commandant de haut rang, et l’autre au Canada, où elle participe à des manifestations contre Galaad tout en suivant sur le petit écran les horreurs dont le régime se rend coupable. Aux voix de ces deux jeunes femmes appartenant à la première génération à avoir grandi sous cet ordre nouveau se mêle une troisième, celle d’un des bourreaux du régime, dont le pouvoir repose sur les secrets qu’elle a recueillis sans scrupules pour un usage impitoyable. Et ce sont ces secrets depuis longtemps enfouis qui vont réunir ces trois femmes, forçant chacune à s’accepter et à accepter de défendre ses convictions profondes.

Bien que l’année 2019 se soit mal terminée au niveau des lectures, la nouvelle année commence plutôt bien. C’est très bizarre d’écrire cette chronique, car je n’en avais pas rédigé une pour la Servante Ecarlate mais je ne pense pas que ce soit spécialement utile de le faire maintenant. Quoiqu’il en soit, Les Testaments est un récit se déroulant environ 15 ans après la Servante Ecarlate et je confirme qu’il est absolument nécessaire d’avoir lu le premier livre pour comprendre les rouages et les références de l’histoire. Comme je n’ai pas visionné la série, j’ignore complètement si c’est suffisant de l’avoir vu pour aborder ce livre.

L’histoire se déroule majoritairement au sein de l’institution des Tantes à Galaad bien que nous suivons ce qui se passe dans la famille d’un commandant. Ce livre contient trois personnages principaux : Tante Lydia ainsi que deux jeunes filles l’une vivant au Canada et l’autre à Galaad. Je ne peux pas en dire plus pour ne pas trop spoiler. On va donc être plongé dans les évènements qui ont amené la création du régime de Galaad mais aussi dans la vie même au sein du régime. La conclusion qu’on peut en tirer c’est que comme dans tout système patriarcal la violence contre les femmes se déroule dans l’intimité des maisons avec la complicité des institutions.

Les hommes sont présents en arrière-plan du récit, mais ils ne sont pas le point central ni la seule raison pour laquelle un régime tel que Galaad existe. La triste vérité et qu’un tel gouvernement ne pourrait pas exister sans complicité des femmes. Et c’est une stratégie vieille comme le monde « diviser pour mieux régner ». Mais pourquoi des femmes choisissent-elles d’être complice d’un tel régime ? C’est l’une des questions à laquelle ce livre tente de répondre avec le point de vue de Tante Lydia.

C’est ce que j’ai aimé dans ce livre, on a des personnages féminins qui ne sont pas que des victimes, on a des complices et même des fanatiques de la religion de Galaad. On a des êtres humains imparfaits, qui n’ont pas les mêmes buts. Les objectifs et les mentalités ne sont pas les mêmes selon les statuts sociaux comme les Epouses et les Tantes mais également entre celles qui ont assisté à la naissance de Galaad et celles qui sont nées et n’ont connu que ce gouvernement.

J’ai trouvé le style d’écriture vraiment addictif, Margaret Atwood a parfaitement réussi à maîtriser le récit  et c’était vraiment simple de s’immerger dans l’esprit des personnages.

Bien qu’il n’y est que trois points de vue, je me suis également attachée à Becka qui est un personnage qui m’a vraiment ému. Je ne suis pas spécialement déçue de ne pas avoir son point de vue, je pense que les thèmes liés à ce personnages auraient été compliqués à lire émotionnellement parlant mais n’empêche qu’elle m’a marqué en dépit d’être un personnage secondaire.

Ce livre aborde aussi pas mal de thèmes comme les mesures restrictives contre l’immigration (dont sont victimes les femmes qui s’échappent de ce régime), le racisme, l’espionnage mais également le recrutement religieux opéré par Galaad. Car c’est un gouvernement qui a des femmes missionnaires à l’étranger pour convaincre d’autres femmes de rejoindre ce régime. Le schéma narratif est très bien mis en scène et les parallèles entre la jeune fille qui a vécu sa vie au Canada et celle qui a vécu à Galaad ont été très bien réfléchis.

Pour ma part, j’ai été satisfaite de l’histoire, j’ai trouvé une réponse à la plupart des questions que j’avais après la Servante Ecarlate. J’ai apprécié le fait que cette histoire se termine sur une note positive surtout que je trouve les dystopies féministes très démoralisantes. Je garde à l’esprit que ce qui se passe dans ce livre est la réalité de beaucoup de femmes à travers le monde y compris dans les pays émancipés (si l’on prend le viol, les féminicides au sein des couples…).

Note: 5/5

3 commentaires

  1. Merci pour ton retour ! Je n’étais pas certaine qu’une sorte de suite soit pertinente ou réussie, mais tu as réussi à me faire changer d’avis. (j’attendrai la sortie en poche quand même…) Le fait de traiter de la complicité de certaines femmes avec un régime aussi patriarcal doit être super intéressant. Je ne l’ai pas lu mais ça me fait penser à l’essai « Les femmes de droite » d’Andrea Dworkin (je suis la lecture de quelqu’un qui fait un retour chapitre par chapitre). Comment des femmes peuvent-elles souscrire au patriarcat, c’est aussi la question posée. Hâte de voir comment c’est traité dans le roman.

    Aimé par 1 personne

    • De rien 🙂 Margaret Atwood s’est effectivement penchée sur la complicité des femmes au patriarcat, sans que ce soit culpabilisant non plus. Pour ma part, j’ai vraiment dévoré le roman, ça reste mon point de vue personnel mais je suis satisfaite de cette suite.

      Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire